Mon métier de facilitateur

Temps de lecture estimé : 8 minutes

Les articles de ce thème « DevCo« , vous permettent de découvrir qui je suis, en tant que fondatrice de DevCo, d’où je viens, quelles sont mes valeurs etc. Et également découvrez-en plus sur les partenaires de DevCo.


Découvrez dans cet article mon métier de facilitateur, ce dont il s’agit, comment j’y suis parvenue, comment je m’y suis formée, et ce qui me plait dans ce métier.


On me demande souvent : « Mais Antonella, qu’est-ce qu’un facilitateur ? »

Alors, après avoir répondu à chacun de mes interlocuteurs qui m’avaient posé la question jusqu’ici, et parce qu’on me la pose encore souvent, j’ai décidé de rédiger un article de blog entier, dédié à mon métier.

Comme ça, ceux qui ne savent toujours pas ce qu’est un facilitateur, vous pourrez au moins avoir quelques notions. Et pour ceux qui savent ce que c’est, mais pas dans le détail, vous aurez ici des billes supplémentaires.


Posons les bases

Avant toute chose, je vous propose une définition du métier de facilitateur, ma définition, qui n’engage que moi.

Il s’agit de professionnels des dynamiques de groupes.

En tant que facilitatrice, je prends le parti que j’ai des choses à apporter aux participants de ces ateliers. Que, eux aussi ont des choses à m’apporter. Et qu’ils peuvent s’apporter mutuellement.

Mon rôle est de faire en sorte que chacun puisse apporter aux autres, selon ses compétences, et ses expériences. J’aime bien dire que « je secoue le cocotier » pour que les idées sortent.

NB : Aucun participant n’a été blessé pendant les animations de mes ateliers 😉

Je mets en œuvre toutes les conditions nécessaires pour que l’objectif de l’atelier soit atteint, dans le délai imparti.

Lors de chaque séance, il ne s’agit pas de délivrer de l’information descendante. Chaque participant est acteur, et participe sur les éléments de fond de l’atelier.

En somme, un facilitateur va faire gagner du temps, et de l’efficacité au groupe, puisqu’il permet au groupe de se concentrer uniquement sur le fond du sujet, et ce de façon méthodique.

De mon côté, je m’occupe de toute la préparation de l’atelier de sorte que le déroulé paraisse fluide et permette d’atteindre l’objectif fixé de la séance. Et également, je m’occupe de toute l’animation de l’atelier pour m’assurer qu’on reste bien dans le sujet prévu, que tous les participants se sentent à l’aise, puissent tous s’exprimer…


Mon parcours en tant que facilitatrice

Ces premiers éléments posés, je voudrais faire un retour en arrière sur comment j’ai découvert, et me suis initiée à la facilitation,

Après une première reconversion, j’ai été consultante en organisation, pour de grands groupes.

Dans la première structure que j’ai rejoint, je faisais mon travail, principalement en allant voir les managers et leurs collaborateurs, de façon individuelle, pour comprendre comment ils travaillaient, quels étaient leurs points de blocage, et voir comment on pourrait les aider à travailler de façon plus simple, plus fluide, plus efficace.

La seconde structure que j’ai rejoint avait une façon de faire littéralement différente. Cette fois-ci, je n’allais plus voir de façon individuelle mes interlocuteurs. Au contraire, tout se passait sous forme d’ateliers collectifs. Mon manager de l’époque m’a donc initié à la facilitation directement sur le terrain.

Au début, j’assistais aux ateliers qu’il animait, puis nous en avons coanimé ensemble, jusqu’à ce qu’il me laisse animer seule mes propres ateliers, avec lui en supervision si besoin, puis totalement seule.

Je suis donc « tombée dans la marmite » de la facilitation en faisant. Et même, si les débuts n’étaient pas évident, j’ai énormément appris, de par mon manager de l’époque, et de par la pratique, où à chaque atelier, il y avait des sujets différents à traiter, et des participants différents à prendre en compte.

Après six années de conseil en organisation, je m’interroge sur le sens de mon travail. C’est là que je découvre l’entrepreneuriat social, par la porte du bénévolat. J’ai donc rejoint le réseau Makesense, qui aide des entrepreneurs sociaux. Avec Makesense, j’ai d’abord assisté, puis été formée à leur méthode de facilitation en intelligence collective, pour animer des ateliers auprès d’entrepreneurs sociaux. Très rapidement après, j’ai découvert Ticket for Change, et ai assisté à plusieurs de leurs ateliers, au cours desquels il y avait toujours de la facilitation en intelligence collective dynamique, et à destination d’entrepreneurs sociaux… mais pas que !

En parallèle de ces expériences dans le domaine de l’économie sociale et solidaire, j’ai découvert le Codéveloppement, alias Codev. D’abord, on m’a parlé de cette méthode. Ensuite, j’ai participé à une séance animée en Codev. Jusqu’à me former et être certifiée en Codev quelques temps plus tard.

Et c’est là, où je voudrais faire un point attention. Lorsque je dis que je facilite des ateliers en intelligence collective, il arrive souvent qu’on me réponde « Ah ok, tu fais du Codev ». Comme si « facilitation en intelligence collective » était strictement le synonyme de « Codev ». Alors que, pour ma part, j’y vois une différence. L’intelligence collective est le terme générique, pour parler de stimulation de collectifs. L’intelligence collective peut s’appliquer en ayant recours à différentes méthodes. Dont celle du Codéveloppement. Donc, le Codev n’est qu’un outil, qu’une façon de stimuler l’intelligence collective. Il en existe plein d’autres. D’ailleurs, le Codev permet principalement de résoudre une problématique. Alors qu’on peut stimuler l’intelligence collective pour plein d’autres raisons : pour brainstormer autour de sujets innovants, pour demander du feedback sur nos avancées, pour faire connaissance, ou même pour faire le bilan d’une situation. Et la liste des raisons pour lesquelles on peut faire de l’intelligence collective, et donc des outils de facilitation possibles, est loin d’être terminée.

J’ai commencé ma carrière de facilitatrice en animant des ateliers en présentiel. Convaincue de la force du collectif, et des interactions humaines sans avoir de machine qui nous sépare, j’ai longtemps animé mes ateliers avec papers et post-its, sans présentation à projeter sur un écran.

Jusqu’au jour où, début 2020, si je veux continuer d’exercer mon métier, je suis obligée de me mettre à la facilitation à distance. Alors que j’avais toujours refusé de mettre des machines dans nos interactions humaines. Forcée de par les circonstances exceptionnelles, je décide de tester l’animation à distance. Je me rends compte qu’il s’agit d’une toute autre dynamique. Que mon métier a légèrement changé avec cette nouvelle contrainte. Mais surtout, que malgré tout, les résultats sont quand même possibles. Les dynamiques de groupe, même si elles sont différentes qu’en présentiel, existent bel et bien, même à distance. Je me forme alors, à nouveau auprès de Makesense. Cette fois-ci sur de la facilitation à distance.


Mes kiffs dans ce métier

Ce que j’aime dans ce métier c’est que je ne vois pas le temps passer lorsque je facilite des collectifs… bien que j’ai tout le temps le regard sur ma montre pour rester dans les délais impartis. En tout cas, c’est signe que je suis dans un état de flow.

Je ne suis pas à l’aise avec le fait d’être celle qui a le plus la parole, je n’ai jamais aimé être au centre de l’attention. Alors ce rôle de facilitateur, où les participants sont acteurs de chaque séance, me va très bien.

A l’inverse, en tant que participante, je me lasse vite, d’un format où une seule personne monopolise la parole pendant trop longtemps. Je décroche rapidement, ou alors j’ai besoin de faire quelque chose pour me sentir active… ça c’est surement dû à une écoute trop prononcée de podcasts à chaque fois que j’ai du temps mental libre…

Aussi, et c’est surement le point le plus intéressant de mon point de vue, c’est qu’à chaque séance que j’anime, les participants m’apportent toujours quelque chose. Je ressors de chaque séance en ayant appris quelque chose. De mon côté, je prépare l’atelier, sur la forme, j’apporte l’aspect méthodologique. Mais sur le fond, ça provient presque exclusivement des participants. Et grâce à cela, tout le monde en ressort grandi.


Et après

Pour ceux qui souhaitent aller plus loin à ces sujets, je vous recommande deux sources :

  • Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur le rôle et la posture d’un facilitateur, je vous recommande l’article « Qu’est-ce qu’un facilitateur », de Maxence Walbrou, du blog Bloculus, un confrère, avec lequel je suis totalement en phase sur sa façon de décrire notre métier.

  • Pour ceux qui souhaitent se former à des techniques de facilitation, de façon générale, un bon point d’entrée est la formation dispensée par Formapart, la référence en matière de facilitation.

J’espère que cet article vous aura permis de mieux comprendre mon métier de facilitateur, et de mon parcours dans ce rôle.

S’il vous reste des questions, je serais ravie d’y répondre en commentaires de cet article.


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A bientôt,

Antonella
Facilitatrice de développement entrepreneurial à impact


Avec DevCo, je contribue à la pérennisation et à l’accélération du développement des entreprises à impact positif.

Ces articles de blog vous permettent de trouver de l’inspiration pour développer votre état d’esprit entrepreneurial, et des bons plans pour développer votre entreprise.


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